Willis Jeanne, La Différence, illustrations Tony Ross, traduit de l’anglais (GB) par Anne Krief, Gallimard, coll. Album, 2010, 28 pages, 12€50
Cet album dessiné aux crayons aquarellables sont magistraux. Deux chenilles rêvent leur avenir. Elles sont toujours ensemble et s’aiment d’amitié vraie. Lorsqu’elles deviennent des papillons, les deux amies ne se rencontrent plus qu’à la lisière du jour et de la nuit, parce que l’une rêvait de devenir papillon de jour, l’autre papillon de nuit. La différence ne crée donc pas l’inimitié, elle crée les lignes de rencontre et celle des retrouvailles de l’humaine richesse. Cet album est donc une allégorie sur la radicalité de l’unique individualité qui travaille en chacun de nous mais qui, pour se réaliser, a besoin de la rencontre. Différent, donc semblable, en quelque sorte.
Koechlin Lionel, Les Rencontres de Nestor, Gallimard, collection Giboulées, 2009, 96 p. 14€50
Nestor est un petit papillon que l’on suit au fil de ses rencontres. A chaque fois, il butine une parole dont le ressort est l’humour : soit parce que les mots supposent le mouvement du protagoniste (le dauphin disant « tu veux jouer à cache-cache ? », par exemple), la représentation (le corbeau est une menace), des échos avec l’actualité comme ce yack qui dit « Au Tibet nous sommes tous non-violents » etc. Koechlin a tenté un imagier par la parole butinée et son livre interroge et suscite la curiosité. Ses réalisations sont de réussites variables, mais elles sont incitatives à la réflexion et, en cela, le livre devra être lu avec l’enfant pour le pousser à questionner l’illustration en vis-à-vis du texte écrit.
Bonbon Cécile Servant Stéphane, Le Machin, Didier jeunesse, hors collection, 2009, 32 p. 19€90
Cet album de grand format (31,5x31,5) est un clin d’œil à certains récits d' Histoires comme ça de Kipling. Au milieu d’un univers d’animaux, un objet intrigue. Chacun y va de son explication, l’éléphant, l’alligator, le canard, la fourmi etc. En fait, il s’avèrera que c’est la culotte du petit baigneur... qui sort, du coup, tout nu de l’eau. Les illustrations sont faites à partir de tissus et de couture (mais l’album est cartonné en papier lisse glacé). C’est un grand livre qui fait rire les tout petits qui aiment revenir sur les images, certaines plus que d’autres. C’est un album à feuilleter après lecture, toujours en compagnie de l’enfant. Mais l’enfant, seul, y trouvera, aussi, son bonheur.
Dedieu Thierry, ooz, Gallimard, jeunesse, hors série de la coll. Giboulées, 2009, 36 p. 15€
C’est le zoo vu à partir des animaux et non des visiteurs. On y voit des humains curieux se tenir le nez devant la cage des mouffettes, une maman tenant son bébé dans un porte bébé ventral devant la cage des kangourous, un petit enfant habillé de rouge effrayé devant le loup, une dame rose vérifiant son talon en face du flamand rose etc. Chaque nom d’animaux est noté à l’envers, comme le titre de l’ouvrage et, à la fin, une page miroir nous place à la place du singe… Un livre amusant, où le graphisme simple et efficace de Dedieu fait mouche (si on ose dire) à chaque fois.
Friot Bernard, Zoo, un dimanche en famille, illustrations Tom Schamp, Milan, 2009, 32 p. 12€
Sur des illustrations qui empruntent à l’art naïf avant de se faire quasi naturalistes puis enfantines, mais toujours avec une profusion de couleurs vives mais jamais criardes, avec des compositions qui jouent d’angles de vue improbables, le texte nonsensique de Friot avance masqué derrière un narrateur dont sauf le langage verbal, rien n’est dit de l’espèce à laquelle il appartient. Un humain ? Un des petits d’une des espèces animales en cage ? Toujours est-il qu’il se retrouve à la fin de l’histoire dans la cage du panda, enfermé mais proche de l’école qui l’attend le lendemain matin. Un livre à sourire, amusant et plein d’énigmes pour le jeune lectorat.
Cet album dessiné aux crayons aquarellables sont magistraux. Deux chenilles rêvent leur avenir. Elles sont toujours ensemble et s’aiment d’amitié vraie. Lorsqu’elles deviennent des papillons, les deux amies ne se rencontrent plus qu’à la lisière du jour et de la nuit, parce que l’une rêvait de devenir papillon de jour, l’autre papillon de nuit. La différence ne crée donc pas l’inimitié, elle crée les lignes de rencontre et celle des retrouvailles de l’humaine richesse. Cet album est donc une allégorie sur la radicalité de l’unique individualité qui travaille en chacun de nous mais qui, pour se réaliser, a besoin de la rencontre. Différent, donc semblable, en quelque sorte.
Koechlin Lionel, Les Rencontres de Nestor, Gallimard, collection Giboulées, 2009, 96 p. 14€50
Nestor est un petit papillon que l’on suit au fil de ses rencontres. A chaque fois, il butine une parole dont le ressort est l’humour : soit parce que les mots supposent le mouvement du protagoniste (le dauphin disant « tu veux jouer à cache-cache ? », par exemple), la représentation (le corbeau est une menace), des échos avec l’actualité comme ce yack qui dit « Au Tibet nous sommes tous non-violents » etc. Koechlin a tenté un imagier par la parole butinée et son livre interroge et suscite la curiosité. Ses réalisations sont de réussites variables, mais elles sont incitatives à la réflexion et, en cela, le livre devra être lu avec l’enfant pour le pousser à questionner l’illustration en vis-à-vis du texte écrit.
Bonbon Cécile Servant Stéphane, Le Machin, Didier jeunesse, hors collection, 2009, 32 p. 19€90
Cet album de grand format (31,5x31,5) est un clin d’œil à certains récits d' Histoires comme ça de Kipling. Au milieu d’un univers d’animaux, un objet intrigue. Chacun y va de son explication, l’éléphant, l’alligator, le canard, la fourmi etc. En fait, il s’avèrera que c’est la culotte du petit baigneur... qui sort, du coup, tout nu de l’eau. Les illustrations sont faites à partir de tissus et de couture (mais l’album est cartonné en papier lisse glacé). C’est un grand livre qui fait rire les tout petits qui aiment revenir sur les images, certaines plus que d’autres. C’est un album à feuilleter après lecture, toujours en compagnie de l’enfant. Mais l’enfant, seul, y trouvera, aussi, son bonheur.
Dedieu Thierry, ooz, Gallimard, jeunesse, hors série de la coll. Giboulées, 2009, 36 p. 15€
C’est le zoo vu à partir des animaux et non des visiteurs. On y voit des humains curieux se tenir le nez devant la cage des mouffettes, une maman tenant son bébé dans un porte bébé ventral devant la cage des kangourous, un petit enfant habillé de rouge effrayé devant le loup, une dame rose vérifiant son talon en face du flamand rose etc. Chaque nom d’animaux est noté à l’envers, comme le titre de l’ouvrage et, à la fin, une page miroir nous place à la place du singe… Un livre amusant, où le graphisme simple et efficace de Dedieu fait mouche (si on ose dire) à chaque fois.
Friot Bernard, Zoo, un dimanche en famille, illustrations Tom Schamp, Milan, 2009, 32 p. 12€
Sur des illustrations qui empruntent à l’art naïf avant de se faire quasi naturalistes puis enfantines, mais toujours avec une profusion de couleurs vives mais jamais criardes, avec des compositions qui jouent d’angles de vue improbables, le texte nonsensique de Friot avance masqué derrière un narrateur dont sauf le langage verbal, rien n’est dit de l’espèce à laquelle il appartient. Un humain ? Un des petits d’une des espèces animales en cage ? Toujours est-il qu’il se retrouve à la fin de l’histoire dans la cage du panda, enfermé mais proche de l’école qui l’attend le lendemain matin. Un livre à sourire, amusant et plein d’énigmes pour le jeune lectorat.
Ph. G.